Brixen Dolomiten Marathon 2014 : Fou de joie ^_*
Après quelques années qu'il me trottait dans la tête (endroit mythique, ville inconnue, dénivelé régulier ..) nous avons enfin vaincu ce parcours .... dans un très grand bonheur pour moi !!!
Fou de joie ... de retrouver enfin la forme après des mois (années ?!!!) de baisse régulière de mes capacités, mettant cela sur le compte d' entraînement insuffisamment sérieux , de l'âge (?).... Jusqu'à sentir mes forces littéralement quitter mon corps, vertiges à tout bout de champs en me levant, escaliers hors de mes forces, et pénibilité de mes marathons dépassant largement les 13 km habituels d'échauffement !!!
En fait : c'est après le marathon du bout du monde (où Palmero a remarqué et s'est gentiment inquiété de mon état "anormal") , mais surtout celui de Liverpool (un véritable calvaire jusqu'au 26 ieme km) que j'ai enfin pris le taureau par les cornes : bilan médical révélant une anémie à 9g d'hémoglobine et un taux de fer sérique proche de zéro !!! (Autant dire du sang de navet ;-) !)
Quelques explorations complémentaires plus tard, et prise de Fumafer : incroyable de sentir les forces revenir petit à petit !!!
Je suis resté très prudent sur le MVA en ne faisant que le semi avec mes enfants, sans Morphsuit et rythme cool (3h43 pour 21 km ;-) je ne risquais pas l'accident cardiaque ... L'exemple dramatique de Jean Paul, peu de temps avant, et qui m'a énormément touché, était gravé dans mon instinct de survie .....
Sur le plan physique ce parcours pourtant ardu : 42.195 km pour 2340 m D+ et 500mD- est passé comme une lettre à la poste ;-)
En Full Running : Fidèle à ma philosophie de la course à pied en montagne (ce n'est pas de la rando... On a les autres WE pour ça) ...
De même mes problèmes digestifs ont aussi disparu avec la remontée de l'hémoglobine : yessss !!!!
Fou de joie : Car après des années de pratique de la course minimaliste, en Vibram Five Finger (VFF) surtout en Trail (sur route j'ai adopté les Crocs, grâce à mon ami Lesolitaire : seules paires de chaussant qui, avec les VFF, respectent la liberté du pied, sans contraintes aucune !), je n'avais jamais osé faire plus que 37 km au maximum (lors de notre fabuleuse sortie Off à Gozo avec ma dany, juste avant le marathon de Malte )
Si l'utilisation des Crocs ne pose aucun problème, et dès la première utilisation on peut très bien se lancer sur marathon (je pense même que c'est un véritable avantage : légèreté absolue, amorti génial avec une semelle intérieure de Running, absence de toute contrainte du pied : je rappelle qu'elles m'ont sauvé de mes douleurs intolérables à l'arrière du talon !!!) ,
par contre l'usage des VFF est un art où il faut être très très prudent, très progressif, très humble devant l'effort et les contraintes que toute la chaîne tendino-musculaire du mollet subit !
Tout l'amorti de la foulée se fait sur l'élasticité du tendon d'Achille et la force des muscles post du mollet, la foulée sur l'avant pied : le talon ne se pose quasiment pas .
Résultat : une foulée des plus naturelles, celle de l'animal que nous sommes, une foulée hyper dynamique : puisque pas de perte due à l'amorti, enfin et surtout pour ma part : une foulée d'une sensualité énorme (!!!) : tous les sens que nous pouvons ressentir par la plante nous ayant été confisqués depuis notre plus tendre enfance, c'est avec magie que l'on (re) découvre le toucher du contact au sol, la nature du terrain, la forme d'une motte d'herbe, la douceur des brins d'herbe entre les orteils, la griffe de ces orteils dans un terrain boueux ou en montée raide ...bref : découvrir cela à 50 ans tient véritablement du miracle !!!
Il faut une année de pratique pour être à l'aise en VFF (!!) mais depuis plus de 4 ans, date de l'achat de mes premières "Bikila", je n'avais jamais osé sauter le pas sur marathon !
L'expérience a été un bonheur !
Possible aussi, grâce au dénivelé essentiellement montant ( bien que les parties descendantes ont été, finalement, hyper agréable car sur chemins et sentiers, et donc sur sol meuble) , possible grâce à la diversité du terrain : route, piste forestière, chemin, sentier en sous bois, sur lit d'aiguilles de Mélèzes ou humus épais (huuuuummmmmm....), mais aussi chemin empierré voir "Mur" de rocailles (les 3 derniers km) où la pose du pied doit être des plus prudentes et "calculée" (je ne vous dit pas la vitesse d'analyse d'un cerveau en càp ^_*)
Le chemin rocailleux est le plus à redouter ... et surtout en montée (j'ai été surpris que, finalement, le même terrain en descente est plus doux) : en effet le pied se pose naturellement sur l'avant de la plante : et le moindre caillou pointu vient traumatiser le dessous des métacarpiens centraux ... et comme par hasard c'est souvent 2 ou 3 fois d'affilée, selon la loi des séries (!!) , et là : aïe aïe aïe ... Heureusement que ces passages ont été relativement rares sur ce type de parcours !
Bref : la banane d'un bout à l'autre, et l'immense joie de réaliser ce rêve qui me trottait depuis des années de pratiques : au moins UN marathon en VFF sur mes 150 effectués : voilà ! C'est fait ! J'en suis immensément fier ;-))))))
Fou de joie que ma Dany ait pu valider ce 108 ieme marathon Officiel !!
En effet cela n'a pas été sans difficulté :
D'humeur massacrante avant le départ, avec des tonnes de pensées négatives, l'angoisse de la montée (elle qui ne s'entraîne que dans les collines pentues de l'Esterel !!).. et une mauvaise volonté (bien féminine) évidente !
Cerise sur le gâteau : elle m'avoue (constate ??) un orteil luxé (!!!!!) depuis le marathon de Liverpool (il y a plus d'un mois) : l'os pointe sous la peau !!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Bref : elle a couru ....un peu , marché ....beaucoup, râlé..... énormément, exigé.... que je reste à ses cotés.
Elle a passé le cut-Off au 34 ieme km une seconde avant les délais (^_^) (l'ami Paolo a du user de son charme Italien, car derrière à ce moment la !)
Je l'ai donc attendu à chaque ravito ... chaque section photogénique ... chaque difficulté ... (Autant de pauses pour moi : d'où ma forme Olympique ;-) .)
J'ai passé la ligne d'arrivée en 7h46 ...m'inquiétant auprès de Data Sport, le chronométreur officiel, du temps limite : ils me rassurent en disant que l'organisation a donné 5 min de plus aux 8h de course Max .... Elle est passée en 8h03 ^_* .... À 8h05 tout été plié, rangé, démonté !!!!!!
Oufffff ! Une médaille bien méritée, vu finalement, la constance à terminer dans les temps !
À ce sujet, et ayant vu une tolérance de 40 min (!!!) sur un marathon vallonné d'un CLM, étant sensibilisé au sujet (je venais de constater le temps limite de 8h sur le site du Brixen marathon), et posant discrètement la question : je me suis vu répondre par : "railleries" .... "Chiant" ....."Puant".... Absolument navrant sur un forum qui devient très "clanique" , "nombriliste", vieillissant et qui se mord la queue .... Dommage !
Fou de bonheur de la beauté de ce parcours en montagne : je redoutais une seconde partie très minérale , au sortir des Melezés, comme le laisse supposer le plan : en fait les seules portions à découvert sont les 3 derniers Km du "Mur" final, dans la pierraille !
Toute la course se passe, en premier, sur routes et chemins parmi les alpages et les forêts du bas, passant par les petits villages dont St Andréa (arrivée du téléphérique du retour), puis les sous bois et sentiers de Rhododendrons en fleurs (j'adoooooore ça !!!) , entrecoupés de champs ...
Seule déception : les Dolomites se sont pudiquement voilées la face ... bruine, nuages puis brume avec quelques éclaircies ont habillé de magie ce beau parcours, mais nous cachant le spectacle lointain des Dolomites en face .
Enfin : fou de joie d'avoir découvert cette très très charmante petite ville de Brixen ou Bressanone :
Un presque petit Zermatt, plein de charme, de ruelles à arcades, églises et cathédrales, beaux magasins, belles maisons stylées , belles infrastructures pour le tourisme, une ville Italienne mais dans le Sud Tyrol !!!
Autant dire que même notre hôtelier ne savait pas parler Italien (ou tout juste !) : ici tout est germanique : le nord Tyrol Autrichien est juste au dessus ! Incroyable d' incongruité (??) !
Une chose est sûre : je reviendrais faire ce marathon ... pour moi (je pense que c'était définitivement le dernier de Dany en montagne !), pour la beauté de Brixen et du parcours, pour sa régularité de dénivelé (avec plus ou moins de pente, mais TOUJOURS "courable" ... même les 3 derniers km, pour qui veut ^_* )
Encore une belle découverte qui m'a véritablement comblé dans cette re-naissance de forme !
---> l'Album photo ici ..